Nous avons évoqué dans un autre article le fait que jusqu’à 80% de ce que nous faisons passe par nos yeux ! Nous pouvons donc aisément imaginer l’impact de la vision dans la pratique du sport. Chacun sait qu’avoir « une bonne vision du jeu » est essentiel.
Vu et vision
Et comme avoir une bonne vue et une bonne vision sont 2 choses différentes (mais liées bien entendu), dans un domaine comme le sport, où la performance est primordiale, il peut sembler évident qu’avoir une vision au top est un atout indispensable. Pourtant, il semblerait qu’au moins 20% des sportifs sont mal (ou pas du tout) corrigés.
Voir net est un prérequis indispensable, surtout dans des sports de précision. Mais au-delà de cette netteté, qu’est ce qui fait qu’une vision est considérée comme performante ?
Prenons un exemple que j’affectionne : le basket ! Sur le terrain, 10 joueurs en perpétuels déplacement, un objectif fixe (le panier) et au milieu de tout ça, faisant l’objet de toutes les attentions… le ballon !! Réalisez-vous combien d’éléments doivent être pris en compte simultanément par notre cerveau ? Et à quelle vitesse les changements doivent-ils être considérés pour s’adapter, anticiper etc… Et ce schéma est valable dans la plupart des sports, surtout collectifs.
Il en est de même pour des sports de précision et/ou de coordination comme le golf, le tennis, le tir. Ou encore des sports de vitesses tel que la course automobile par exemple ou le ski.
Les enjeux
On serait tenté de se dire « ben si mes 2 yeux voient nets (d’ailleurs même si c’est un peu flou), je vois tout ! donc mon cerveau gère sans problème ». Ce serait beau, mais la réalité est toute autre.
En effet, les neurosciences le confirment aujourd’hui: Nous ne savons pas effectuer 2 taches en même temps, sauf si l’une d’elle est « automatique ». Et le meilleur moyen de rendre une tache automatique c’est l’entrainement ! Poursuite du ballon, alterner entre fixer un joueur, un autre le ballon, le panier, anticiper des trajectoires, des déplacements, ajuster sa vitesse… Tout cela est lié à notre vision, et tout cela peut se travailler. L’objectif étant d‘acquérir un maximum de fluidité, de facilité, de rapidité, et tout ça de façon automatique !
Les yeux, au-delà de l’image qu’ils perçoivent, donnent des informations à notre cerveau pour que notre corps s’adapte (posture, « état d’alerte », vitesse etc…) rien qu’avec le mouvement qu’ils effectuent, ou à l’intensité de l’effort fourni pour voir quelque chose.
Sans même que nous y pensions. Nous dépensons une énergie folle à capter les bonnes informations, les traiter et enclencher une réaction (pas toujours la plus efficace du coup).
Voilà pourquoi…
Chez le sportif l’entrainement visuel vise à l’automatisation d’un maximum de tâches pour un traitement plus rapide et en finalité : Une meilleure prise de décision dans le jeu, des réactions plus rapides, et ce, même quand la pression est intense ! C’est une pratique très développée au Etats Unis, par exemple, et qui se repend de plus en plus en France. Dans un domaine où chaque seconde peut faire la différence ça en vaut la peine non ?
Il semble encore plus logique, si l’on cherche la performance, de viser une vision d’excellence