Nos yeux face aux écrans

Thème récurrent, très en vogue, et pour cause ! Ils sont omniprésents, utilisés dans tous les lieux, qu’importe le domaine.

Et du coup on entend tout (et parfois n’importe quoi), avec des discours très alarmistes, souvent culpabilisants. Alors qu’en est-il et surtout que propose-t-on pour survivre dans la jungle des écrans numériques !? Comme d’habitude, cet article est loin d’être exhaustif, nous choisissons de soulever certaines réflexions courantes.

La lumière bleue nocive ?

Commençons par les dangers plutôt « patho ». On entend que la lumière bleue des écrans abîmerait nos yeux et provoquerait cataracte, DMLA et autres pathologies oculaires. Alors commençons par parler de cette fameuse lumière bleue. Il est important de comprendre qu’elle est essentielle au bon fonctionnement de notre corps (hormones, sommeil etc…). C’est en fait la lumière bleu/violette qui dans de grandes proportions entraînerait une oxydation des cellules de nos yeux.

Il convient donc, si vous optez pour une protection face à cela, que le filtre soit suffisamment sélectif d’une part. D’autre part, concernant les enfants, leurs yeux ayant besoin de l’entièreté de la lumière du jour pour grandir, nous ignorons encore l’impact que peut avoir le fait de filtrer certaines longueurs d’ondes sur ce phénomène. Attention, je ne vous dis pas que c’est bon ou mauvais… Je dis qu’on n’en sait rien ! Donc chaque professionnel est juge du rapport bénéfice risque en accord avec les parents. (Chacun sa pratique et son avis sur la question. Le nôtre est plutôt tranché)

 

Fatigue visuelle ?

Passons à l’impact sur notre fatigue.

D’abord il y a la sensation « d’œil sec ». Elle est très souvent liée à un phénomène très simple : Nous clignons très peu devant un écran ! Petite astuce simple, prenez l’habitude de faire « le papillon » avec vos paupières de temps en temps (évitez au moment où votre patron passe, pour éviter toute ambiguïté 😉 )

Et pour les maux de têtes ? Eh bien, nous l’avions évoqué dans notre article sur la myopie, mais pouvez-vous estimer le temps que nous passons devant des écrans… ? Sur un objet, rapproché, requérant un maximum d’attention et donc en demandant un effort soutenu à nos yeux (tant accommodation, ou « focus » que convergence ou « visée »). Cet effort a logiquement un coût en termes d’énergie dépensée. Et pour peu que vous ayez une faiblesses visuelle (correction inadéquate ou simplement difficulté à utiliser votre vision de manière optimale), et bien c’est le meilleur moyen de mettre en valeur ! Vous pourrez donc ressentir fatigue, tiraillement et maux de têtes.

C’est un signe qui, même si il est courant, n’est ps une fatalité, donc n’hésitez pas à consulter un professionnel pour en savoir plus.

 

Evolution de notre correction ?

« Ma correction va empirer ? » Soyons clairs, comme dit précédemment, les écrans sont un excellent moyen de mettre en valeur vos faiblesses visuelles. Le fait que nous soyons de plus en plus nombreux à porter des lunettes avec l’augmentation du temps passé sur les écrans tient pour beaucoup au fait qu’une extrême sollicitation nécessite de soulager la fatigue engendrée. Donc pas nécessairement que votre « correction empire », vous avez simplement besoin d’aide pour la compenser. Souvent l’entrainement visuel ou la rééducation orthoptique s’avère d’une aide précieuse pour retrouver du confort.

Enfin pour une partie… En effet, pour d’autres, particulièrement chez les enfants (dont l’œil n’est pas encore fini de croître) le souci est tout autre. Nous sommes faits pour nous adapter à pratiquement tout ! Et du coup plus vous passez de temps en vision très rapprochée, plus vos yeux vont chercher à être confortable à cette distance et donc chercher à se « myopiser  » (ce stress visuel est d’ailleurs la source principale de ce que certains appellent la « myopie de l’étudiant »). Attention, chaque cas est particulier, et bien souvent cette pseudo-myopie n’est pas réellement installée, et avec une bonne « hygiène visuelle » (ergonomie, réapprentissage visuomoteur, correction en vision de prêt etc…) il est possible de la faire diminuer.

 

Et nos enfants alors ?

Donc le pire est pour nos enfants ? Oui ! La réponse est claire. Nous avons parlé de quelques conséquences visuelles (fatigues, maux de têtes, myopisation…), mais nous pourrions en faire autant sur les conséquences cognitives. Nous ne nous étalerons pas ici mais de façon très succincte, sachez simplement que pour bien se développer tant sur le plan moteur que linguistique ou même social, nos enfants ont besoin d’expérimenter, de toucher, d’échanger. Les écrans captivent toute leur attention (volontaire et involontaire), et limite tout l’enrichissement nécessaire aux différentes étapes du développement d’un enfant. Et tout cela sans parler des soucis de concentration, excitation, sommeil etc… Nous pourrions y consacrer tout un article, mais je pense que l’essentiel du message est passé.

Beaucoup d’études ont été menées dans ce sens et pour donner des repères faciles au parents, prenez la fameuse règle des 3,6,9,12 donnée par Serge Tisseron. Nous ne pouvons qu’encourager nos enfants à passer un maximum de temps en extérieur, et sinon à faire des jeux (de société par exemple, pas vidéo hein !) en famille.

 

Pour résumer, nous pourrions simplement rappeler que les écrans sont de merveilleux outils ! (C’est quand même grâce à eux que vous lisez cet article 😉 ) Mais ils doivent rester des outils ! Si votre métier ne le requiert pas, je doute que vous vous promeniez des heures durant tournevis à la main… Eh bien il en va de même ici. Sans être radical, chacun peut en connaissance de cause juger ce qui est bon et ce qui l’est moins.

Prudence, prévention, protection pour continuer de rechercher une vision d’excellence pour toute la famille !